Le Module 6 d’eLearn2 aborde logiquement l’évaluation des apprentissages. Ces évaluations pour lesquelles je ne parviens pas à trouver de compromis intéressants (voir, dans ce blog, le point sur l’évaluation en FLE). Le premier Quizz du module me permet de vérifier que je n’ai pas de zone d’ombre sur cette notion (18/20). Ça ne me suffit pourtant pas pour être confortable avec le sujet ! Je reprends des documents fournis par eLearn2 quelques schémas qui me semblent utiles :
Les 3 phases du processus d’évaluation : La première phase étant logiquement déduite des objectifs préalablement fixés, le seconde finalement très complexe et la troisième étant la plus problématique.
Un tableau qui aide à déterminer le dispositif d’évaluation à adopter en fonction du domaine (cognitif, affectif, psychomoteur) et du niveau (surface, intermédiaire, profondeur) de la compétence à évaluer :Chaque stratégie implique un travail plus ou moins long de l’apprenant (réalisation) et de l’enseignant (conception / correction). C’est ce temps là qu’il faut mettre en rapport avec le type et l’importance de la compétence à évaluer. Mais c’est aussi en regard de ces temps qu’il faudra être capable d’énoncer clairement l’intérêt de l’évaluation pour l’apprenant et pour l’enseignant puisque les stratégies les plus « légères » (QCM, texte à trous, …) ne permettent pas d’évaluer les compétences de niveaux profonds.
Concernant les formations numériques, il me reste une question à approfondir : celle de l’évaluation par les pairs. Elle me semble intéressante à différents niveaux : celui de la réception de l’évaluation par les apprenants et donc sur ce qu’ils peuvent en retirer (formatif), sur leur implication plus grande, sur l’apprentissage qui peut se faire à travers ce type d’activité et par une autonomie favorisée des apprenants devenus évaluateurs, et par le temps (improductif) récupéré par l’enseignant. Les limites, je peux les sentir à travers ce MOOC : évaluer la production des autres nécessite de ne pas être trop éloigné des thèmes traités sinon il est difficile d’entrer dans ces écrits et de les évaluer correctement. Un article à ce sujet : Évaluer ou être évalué, telle est la question (2009) Amaury Daele.
La question du pourquoi évaluer reste complexe dans le cadre de mon projet. Je peux facilement justifier de son intérêt, voir de sa nécessité, pour le formateur/concepteur et pour l’institution (améliorer et adapter la formation) mais il est plus difficile de l’imposer dans le cadre dans lequel elle se déroule : celui de la formation continue des enseignants. Ces enseignants ne gagneront, ni ne perdront rien en reconnaissance quelle qu’elle soit en suivant cette formation. Par contre, ils pourront, à travers elle, trouver des réponses à des problématiques quotidiennes. La seule évaluation pertinente pour eux se trouve probablement sur le terrain : cette formation aura-t-elle ou non des effets directs et attendus sur celui-ci. Je ne prévois donc que deux évaluations de la formation par les apprenants pour mon projet sur M@gistère. La première se fera à la fin de la formation pour évaluer la satisfaction des apprenants et récolter leurs réflexions, la seconde, deux mois plus tard, pour évaluer les transferts dans les pratiques quotidiennes. Le partage des séances construites par les apprenants jouera un rôle d’évaluation formative à travers les commentaires des participants eux-mêmes.
Finalement, le module 6 propose comme activité la réalisation d’un QCM. Je reste dans l’idée de mon projet et j’imagine un questionnaire de positionnement qui permettra aux apprenants d’évaluer leurs connaissances des attentes institutionnelles pour l’enseignement des langues vivantes étrangère à l’école primaire. Le résultat les encouragera à suivre le module de la formation sur ce thème où à passer directement au module suivant. J’en ai profité pour tester différents outils de Quizz. Avec mes contraintes (possibilités d’utiliser plusieurs types de questions, des feedbacks contextualisés en fonction des réponses, des questions non notées, un seuil de réussite), je n’ai pas trouvé grand chose de séduisant. J’ai opté pour Questbase qui répondait à ces contraintes mais on ne peut pas dire que le résultat soit très design ! Vous pouvez tester ce quizz ici.
Sources :
Daele, A. & Berthiaume, D. (2011). Choisir ses stratégies d’évaluation. (pdf)
Pour aller plus loin :
REPI : L’évaluation : Avantages et inconvénients de différents types de questions, Quelques conseils de rédaction. (pdf)
Revue RESEAU (2009). Le questionnaire à choix multiples. Publication du Département Education et Technologie, Université de Namur. (pdf)
Les Mémos de l’IPM (2011). Comment évaluer les travaux de groupe ? (pdf)
Nasr KHAZRI, L’évaluation de l’efficacité de la formation – Le modèle de Kirkpatrick
Detroz, P. (2012). La qualité dans l’évaluation des apprentissages. Conférence organisée à l’Université catholique de Louvain. (vidéo)
Une présentation très complète sur l’évaluation positive par François Muller : Évaluer « pour » les apprentissages, ça marche. (2014)
Pour comprendre mon inconfort sur l’évaluation à l’école, voici une vidéo qui l’explique très bien et propose des pistes utilisable au-delà du contexte scolaire :